Fédération Nationale du Mérite Maritime
et de la médaille d'Honneur des marins
Section du Finistère
Histoire
Monsieur François
HERVIS adhérent associé de notre section a offert au Centre de
Documentation Maritime, le récit des "Evénements du mois
de juin 1940 à l'Ile de Sein " qui vit le ralliement des marins pêcheurs
sénans à la France Libre suite à l'appel du 18 juin.
Monsieur François HERVIS décrit fidélement et sans aucun
ajout ce qui s'est passé et dont il a vécu tous les moments.
Monsieur
François Hervis est décédé en juillet 2016 à
l'âge de 91 ans.
Evénements du mois de juin 1940 à l'Ile de Sein
Forte de près de douze cents âmes, la population sénane très soudée, profondément croyante a vécu jusqu'à présent loin des bruits de la guerre. Ancrée sur son rocher, elle a vu, comme ailleurs, partir avant le début des hostilités les hommes mobilisables.
Une petite garnison mixte (Marine - Armée de terre) est venue s'installer sur l'île en septembre 1939.
Conformément à la tradition, les pouvoirs temporel et spirituel s'entendent bien. Le Maire, Louis GUILCHER, ancien combattant, décoré de la Médaille Militaire, a la confiance de ses administrés depuis une dizaine d'années. Le Recteur, Louis GUILLERM, est chargé d'âmes depuis 1937. C'est un patriote ardent. Tous deux sont du même âge ( nés en 1888) ce trait d'union les rapproche un peu plus.
L'île est desservie depuis le port d'Audierne, deux fois par semaine, par l' "AR ZENITH", robuste bateau de construction récente conçu pour le transport des passagers et de la marchandise. Il est commandé par le patron-armateur Jean-Marie MENOU qui assume également la responsabilité de l'acheminement du courrier entre les deux bureaux de poste. Communément les îliens appellent ce bâteaux le "Courrier". Son équipage se compose de trois sénans qui sont d'ailleurs les neveux du patron.
Comment les nouvelles parviennent-elles en ce lieu éloigné? Il y a bien sûr la presse régionale " l'Ouest Eclair " et la " Dépêche de Brest et de l'Ouest " qui se partagent les faveurs des lecteurs. Ensuite les postes téléphoniques installés essentiellement chez les commerçants et par lesquels il est courant d'apprendre que telle chose s'est passée à tel endroit sur le " Continent ". Enfin il y a les postes de T.S.F, peu nombreux il est vrai, mais qui fonctionnent sans difficulté grâce à la possibilité de faire recharger les accus périodiquement à la Centrale Electrique du Phare de Sein. Il y en a un notamment chez Henri THOMAS le Maître de phare, trois autres au bourg chez Madame MENOU-GONIDEC propriétaire de l'Hôtel de l'Océan, chez Laurent VICHON commerçant et chez Jean ROHOU débitant. Il est courant d'ailleurs, depuis le début de la guerre, que les voisins ou amis viennent y écouter les informations.
Le mardi 18 juin l' "AR ZENITH" quitte Sein en milieu de journée pour effectuer sa liaison bi-hebdomadaire avec Audierne. Malgré une sourde inqiétude la population est confiante et rien ne laisse présager en ce jour les événements dont l'île va être témoin.
Le mercredi 19 juin en début d'après midi le "Courrier" est aperçu dans le Raz de Sein, c'est l'heure normale de son retour, celle de la marée. Sur la cale, nombreux sont les marins à suivre son accostage et surtout à observer ses passagers. Il transporte en effet un fort contingent de militaires, notamment des Chasseurs Alpins et plusieurs civils. Au total il y a plus de cent personnes qui débarquent et s'égaillent dans les ruelles de l'île. Durant leur courte escale, elles trouveront auprès de la population la traditionnelle hospitalité des gens de mer.
Des " Alpins" à Sein, c'est un peu le monde à l'envers et les commentaires vont bon train sur les quais. Les civils en majorité des jeunes du Cap Sizun, sont quant à eux désireux de gagner l'Angleterre.
Rapidement, on apprend que l' " AR ZENITH " doit reprendre la mer dans la soirée pour l' Ile d'Ouessant pour y acheminer les militaires. Son bateau à quai, le patron est allé comme de coutume déposer les sacs de courrier au bureau postal. Dans l'esprit de Jean-Marie MENOU sa mission est simple; continuer jusqu' à Ouessant puis rentrer à Sein. Il a précisé à l'Officier Commandant le détachement qu'il transportera uniquement les militaires, l'heure à laquelle tous devront avoir regagné le bord et qu'il lévera l'ancre vers vingt heures.
L'arrivée de tout ce monde a créé une certaine effervescence sur l'île. L' " AR ZENITH " n'embarquant pas les civils et ces derniers souhaitants plus que jamais partir, le Maire demande à Jean-Marie PORSMOGUER, patron de la " VELLEDA ", le ravitailleur des phares en mer, d'assurer le transport de ces personnes jusqu'à Ouessant. Entendu répond ce dernier, je partirai en même temps que le " Courrier "; l'embarquement se fera à la cale du phare du Men-Brial, à l'entrée de l'avant-port. Il prévient en conséquence Jean-Marie MENOU; ce dernier lui dit que cela l'arrange car il est moins familier que lui des parages d'Ouessant.
A vingt heures les deux bateaux lèvent l'ancre. l' "AR ZENITH" transporte soixante quinze militaires, la "VELLEDA" trente deux civils. Le retour des deux bateaux à Sein est prévu pour le lendemain jeudi en fin de matinée.
Le jeudi 20 juin le retour de la "VELLEDA" est signalé. Contrairement aux prévisions l' "AR ZENITH" ne suit pas, aussi est-ce avec une grande impatience que l'on attend l'arrivée de la vedette. Tout de suite la nouvelle tombe: le "Courrier" est parti pour l'Angleterre, il ne reviendra pas.
A peine débarqué Jean-Marie PORSMOGUER se met en quête du Maire. Il est au presbytère lui dit-on. Il s'y rend et c'est là qu'il fait part à ses interlocuteurs du voyage et des impressions qu'il en retire. Ouessant, selon ce qu'il a vu, est le lieu de rendez-vous de tout ce qui flotte dans les parages et surtout le point de ralliement de tous ceux , militaires ou civils qui désirent gagner l'Angleterre. Lui, après avoir débarqué ses passagers, a été prié par la Direction des Phares et Balises de Brest dont il relève de regagner Sein.
Que s'est-il passé pour l' "AR ZENITH"? Le patron MENOU qui considère sa mission terminée et qui pense pouvoir regagner Sein, s'entend signifier par l'Autorité Militaire sur l'île, d'avoir à prendre toutes dispositions, en particulier le ravitaillement en carburant, pour faire route sur Plymouth avec d'autres bateaux.
Jean-Marie MENOU a plus de cinquante ans. Ancien fusilier marin, il s'est battu à Dixmude au cours du premier conflit mondial. C'est un homme de devoir, intègre, qui sait assumer ses responsabilités et il mettra un point d'honneur à le faire jusqu'au bout. Il continuera avec son équipage et ne rentrera à Sein qu'après la guerre pour apprendre malheureusement la mort de son fils unique tombé lors de la libération d'Audierne au mois d'août 1944.
Nous sommes le vendredi 21 et personne à Sein n'a entendu parler d'un appel lancé à la radio de Londres. Dans la soirée de ce même jour, le Maître de phare fait transmettre au bourg la nouvelle qu'un Général français a parlé à la radio et qu'il parlera encore demain. On n'en sait pas plus pour le moment.
Le samedi 22, comme à l'accoutumée depuis plusieurs jours, nous sommes assez nombreux à nous retrouver sur le quai sud face à l'Hôtel de l'Océan pour l'émission radio de 11 heures. Pour une meilleure émission le poste de T.S.F est posé près de la fenêtre. C'est là que nous entendons pour la première fois une retransmission de l'Appel du Général DE GAULLE. Il y a peu de réactions dans l'immédiat parmi les présents. En rentrant chez moi, étant voisin de la Cure, je m'arrête au presbytère et rapporte au Recteur ce que je viens d'entendre.
En fin d'après midi des groupes, de jeunes notamment, se sont formés sur les quais et discutent entre eux. Ils ont appris que des départs, isolés ou en nombre, ont eu lieu de plusieurs ports de la côte finistérienne. Les nouvelles ont toutes un point commun: "rallier l'Angleterre". Ce qu'ils ont entendu maintenant à la radio confirme ce point. Nous avons des bateaux dit l'un d'entre eux, il faut s'en servir. Plusieurs manifestent le désir de partir. Seulement un départ de cette nature ne s'improvise pas. les classes "40" et suivantes ne sont pas des classes "creuses", bien au contraire. Dans chacune d'elles les garçons avoisinent la vingtaine.
Un homme se soucie également de cette jeunesse, c'est Louis GUILLERM, le Recteur. Des jeunes sont allés le voir et il connaît leur état d'esprit. Il va les encourager mais en même temps leur conseiller la patience en leur promettant d'agir de son côté.
La journée du dimanche apporte la nouvelle de la signature de l'Armistice. Le Recteur craint une prochaine arrivée des allemands; c'est aussi l'avis du maire.
Le lundi 24 une nouvelle retransmission de l'Appel est entendue sur le poste radio de Laurent VICHON, parmi les personnes présentes il y a le Maire. Il est un peu plus de onze heures lorsque Louis GUILCHER est appelé au téléphone par la Préfecture de Quimper via la Brigade de Gendarmerie d'Audierne. Il lui est prescrit:
- de diriger sur Quimper tous les militaires présents sur l'île.
- de prévoir le recensement des jeunes gens et des hommes valides.
Au reçu de cet avis le Maire s'est rendu au presbytère auprès du Recteur. Bien que la conversation entre les deux hommes n'ait pas eu de témoin, c'est à son issue et après que Louis GUILCHER l'eut informé du coup de fil qu'il vient de recevoir, que le Recteur prend l'initiative d'une réunion au presbytère à quatorze heures.
C'est le deuxième point de la communication qui incite le Recteur à brusquer les choses. Il connaît les sentiments des jeunes et ceux d'autres marins qui sont venus lui demander conseil depuis que l'Appel a été entendu. A l'heure prévue se retrouvent dans la salle à manger de la Cure autour du Recteur: le Maire, le patron de la "VELLEDA", des patrons pêcheurs ainsi que deux ou trois autres personnes étrangères à l'île mais désireuses de partir.
Louis GUILLERM a pris la responsabilité de ce départ, il en sera l'âme.
Il a été dit et écrit que le départ des sénans s'était fait dans la confusion et la précipitation; cela est totalement inexact.
Jean-Marie PORSMOGUER, patron de la "VELLADA", va tout de suite répondre présent ainsi que Prosper CUILLANDRE, patron du "ROUANEZ AR MOR". Ce dernier bateau est le plus grand et l'un des plus rapides de la flotille de Sein. Il est en état de prendre la mer sans avoir besoin d'être réarmé. Embarqueront en priorité les jeunes, les militaires qui souhaitent partir puis s'il reste de la place les volontaires étrangers à l'île. Le départ aura lieu à vingt deux heures à la cale neuve.
La nouvelle fait le tour de l'île comme une trainée de poudre: beaucoup de jeunes l'attendaient avec une impatience non dissimulée. On prévoit de suite que les deux bateaux seront chargés. Il a été entendu entre les deux patrons que les militaires embarqueraient sur la "VELLEDA" ainsi que les civils de passage.
Vers vingt et une heures les deux embarcations viennent se mettre à quai. Par petits groupes, les familles arrivent accompagnant celui qui s'en va. En majorité les partants sont des jeunes, mais il y a aussi des mariés. Bientôt toute l'île est sur la cale.
Malgré une émotion bien compréhensible, il y a parmi ces marins qui s'en vont, surtout chez les jeunes, une ambiance qui est faite de fierté de pouvoir être utile au Pays. Il est vingt deux heures. Face aux deux bateaux le Recteur récite une prière puis d'un geste ample les bénit. Le Maire est près de lui. Point de grandes phrases, point de chants. Lentement les deux embarcations s'éloignent du quai et gagnent l'avant-port, puis cap au Nord-Ouest disparaissent dans la nuit qui tombe doucement. Le "ROUANEZ AR MOR" emporte trente cinq îliens et doit refuser du monde. Près d'une vingtaine de sénans trouvent place sur la "VELLEDA".
Après le départ, le Recteur, le Maire et des patrons pêcheurs se retrouvent à la cure. De suite l'obligationde réarmer des bateaux se dégage car de nombreux marins qui auraient voulu partir n'ont pu le faire. Il va de soit dit Louis GILCHER que personne n'oblige à partir qui que ce soit mais ce ne sont pas les volontaires qui font défaut.
La journée du 25 voit le réarmement des bateaux et est ausi animée que celle de la veille. Le "ROUANEZ AR PEOC'H", patron François FOUQUET, le "MARIS STELLA", patron Martin GUILCHER, le "PAX VOBIS", patron Joseph GUILCHER, sont remis en état de prendre la mer comme cela a été prévu. Par suite d'une panne de moteur, irréparable dans l'immédiat, ce dernier bateau est remplacé par le "CORBEAU DES MERS", patron Pierre CUILLANDRE.
Le mercredi 26 en fin de matinée tous sont parés et le départ est fixé à vingt deux heures, cale neuve. Si l'on pouvait manifester une crainte quant au nombre de volontaires elle va être vite dissipée. Comme l'avant veille, dès vingt et une heure, toute la population afflue sur le terre-plein bordant la cale; ce soir les partants sont plus agés mais il y a encore des jeunes.
Le "ROUANEZ AR PEOC'H" et le "MARIS STELLA" sont venus à quai. Le "CORBEAU DES MERS" a choisi de partir d'un endroit plus discret, de la cale dite du phare, il sera moins chargé que les deux autres ambarcations.
De même qu'au précédent départ le maire est aux côtés du Recteur. Les adieux dans les familles restent empreints d'une"grande dignité et après un dernier "KENAVO" à ceux qui restent c'est l'embarquement. Les marins se répartissent à bord des deux bateaux selon leurs affinités. Leur nombre dépasse la cinquantaine. Petit à petit le silence se fait. Le Recteur a revêtu son surplis et mis son étole. Tous se mettent à genoux sur les ponts rugueux et commencent avec le Recteur la récitation du "Confitéor". Oh! tous ne sont pas des assidus de la Grand'Messe du dimanche, mais en ces instants tous se souviennent de cette prière qu'ils ont appris sur les bancs du catéchisme de leur église paroissiale. A la fin, la voix de Louis GUILLERM s'élève et l'accompagnant du geste, donne l'absolution générale. Tous les marins se signent.
Il y a un moment de grande émotion entrecoupé seulement par des sanglots étouffés. Puis une voix: "paré devant" et celle du patron: "largue". Le dernier lien vient d'être coupé. Un dernier regard des épouses, des méres, des fiancées, des proches, vers ces marins qui partent et dont beaucoup ne reverront plus leur île. Aucun chant n'accompagne le départ, "Kenavo - Kénavo", rien d'autre. Moteurs au ralenti le "ROUARNEZ AR PEOC'H" et le "MARIS STELLA" gagnent la sortie du port, puis, accompagnés par le balai du phare de Sein, se fondent dans la brume du soir. Ils sont rejoints dans le chenal par le "CORBEAU DES MERS".
Et maintenant, Monsieur le Recteur, demande en breton une vieille îlienne: nous ferons de notre mieux répond (en breton) Louis GUILLERM en embrassant du regard toutes ces familles dont les soutiens viennent de partir volontairement pour répondre à un Appel venu de l'autre côté de la Manche et qui confient à leur île leurs 171 enfants qui ne reverront pas leur père avant la fin des hostilités et pour certains jamais. Aidé par de bonnes volontés, le Recteur fera le maximum avec de pauvres moyens durant toutes ces années noires de l'occupation allemande.
D'autres sénans répondront aussi présent selon l'endroit où ils se trouvent en ce mois de juin: d'Angleterre, de Brest, et d'autres lieux. Ils seront 128 à répondre à l'Appel en ces mois de juin et juillet 1940. Cinq autres marins-pêcheurs gagneront l'Angleterre le 3 octobre 1943 dans des conditions périlleuses. 133 au total. Quinze d'entre eux ne reverront plus leur île. Tombés au "Champ d'Honneur" pour une cause qu'ils estimaient juste, celle de la Liberté, ils avaient tout abandonné pour la défendre. A leurs noms gravés dans le granit breton du Mémorial du Souvenir érigé sur l'île de Sein, sont venus s'ajouter ceux de leurs camarades, anciens des Forces Françaises Libres, partis d'ailleurs ou décédés des suites de guerre et ceux de tous les enfants de cette île disparus dans la tourmente guerrière. Les trente deux noms inscrits sur les faces du Monument portent témoignage du sacrifice sénan.
Pendant cinq longues années les marins séans serviront sous le pavillon de la France libre et sous tous les cieux. A bord des navires de guerre, sur les vaisseaux marchands, dans les Services Spéciaux, tel ce Capitaine du B.C.R.A, dans le transport clandestin des agents de renseignements entre les côtes anglaises et bretonnes où au cours d'une mission trois d'entre eux seront arrêtés par les allemands à la suite d'une trahison et connaîtront l'horreur de la déportation, à la 2ème D.B du Tchad à Berchtesgaden, dans l'infanterie ou l'artillerie de marine, aux fusiliers marins tel que ce quartier-maître, chef de char qui se battra à Bir hakeim et terminera la guerre dans les rangs de la 1ère D.F.L sur les bords du Rhin, et celui qui débarquera le 6 juin 1944 sur les plages normandes avec le commando KIEFFER.
Fait Chevalier de la Légion d'Honneur par le Général De Gaulle après la Libération, Louis GUILLERM, Recteur de l'ile de Sein, avait su montrer à ces hommes la voie pendant laquelle ils serviront pendant cinq années avec "Honneur et Fidélité - Valeur et Discipline". Chaque dimanche, tant qu'il sera Recteur de Sein, jusqu'à février 1944, il rapellera le souvenir des absents.
Dès l'automne 1940 les premiers décès seront connus, d'autres malheureusement suivront. A chaque fois le Recteur et le Maire préviendront les familles et toute la population assistera à la messe de Requiem où il n'y aura pas de cercueil.
Malgré des conditions de vie très dures et une liberté restreinte, il faut un laissez-passer visé par la douane allemnade pour quitter l'île et les parents sont garants du retour, la fidélité des sénans à l'Appel du 18 juin 1940 restera toujours intacte.
Lieutenant-Colonel
François HERVIS - Décédé en Juillet 2016
Officier
de la Légion d'Honneur
Médaillé
Militaire (SEG)
Officier de l'Ordre National
du Mérite
Annexe
Le 19 juin de Sein par l'AR ZENITH |
4 |
Les 24 et 26 juin de Sein par VELLEDA, ROUANEZ AR MOR, ROUANEZ AR PEOC'H, MARIS STELLA, CORBEAU DES MERS |
114 |
Le 25 juin de Brest sur un navire marchand |
4 |
D'autres lieux, individuellement |
6 |
Le 3 octobre 1943 de Sein par l'YVONNE-GEORGES | 5 |
133 |
Note: On peut épiloguer
sur les raisons qui ont poussé les hommes de Sein à répondre
en masse à l'Appel du 18 juin.
La
meilleure réponse ne se trouve-t-elle pas dans le vieil adage breton "
DOUE HAG AR VRO" (Dieu et la Patrie) car on ne peut pas dissocier dans la
réaction de ce groupe d'hommes l'éducation civique rigoureuse qu'ils
avaient reçu, de la forte imprégnation religieuse qui avait été
la leur et celle de leur famille.
La
notion de "DEVOIR" était un concept vécu journellement
à Sein.